Fatna, Une mère soudanaise de dix enfants déplacée au Tchad.
Fatna, une mère soudanaise de dix enfants, fait face à d’immenses défis dans sa vie quotidienne, vivant dans un camp où les besoins de base se font rares. « Nous marchons du camp jusqu’à une source d’eau située à cinq kilomètres, et c’est extrêmement difficile », explique Fatna. La situation de l’eau dans son quartier est précaire, avec des robinets dans plusieurs blocs à sec. Pour fournir de l’eau à sa famille, elle endure ce trajet épuisant deux fois par jour, recourant souvent à l’achat d’un baril d’eau pour 25 riyals ou payant pour que des ânes transportent les jerricans. « Quand il n’y a pas d’ânes disponibles, je dois porter les jerricans sur ma tête, ce qui est très difficile », ajoute-t-elle.
Les difficultés de Fatna ne se limitent pas à la collecte de l’eau. Elle vit avec ses dix enfants dans le camp, où le manque d’abris est une préoccupation constante, surtout avec la saison des pluies qui approche. « Je n’ai pas de maison, et la pluie arrive bientôt. Je n’ai pas d’argent pour acheter de l’eau afin de fabriquer des briques », dit-elle. Les briques, fabriquées à partir de boue et d’eau, sont essentielles pour construire des maisons, mais la disponibilité fluctuante de l’eau rend la construction difficile. Fatna dépense 300 riyals par baril d’eau à cet effet, mais l’eau n’est pas toujours disponible. « Nous achetons de l’eau pour 300 riyals auprès du camion-citerne, mais parfois il n’y en a pas », précise-t-elle.
Pour survivre, Fatna coupe du bois de chauffage dans les environs et le vend au marché, gagnant environ 100 à 200 riyals. « Je divise l’argent – la moitié pour le pain et l’autre moitié pour l’eau », explique-t-elle.
En février 2024, le Tchad accueillait plus de 1,1 million de personnes déplacées de force, principalement du Soudan (936 880), dont 88 % sont de femmes et d’enfants. Depuis avril 2023, l’est du Tchad a connu une forte augmentation de réfugiés, avec 496 834 nouveaux arrivants soudanais et 93 700 rapatriés tchadiens, notamment en provenance du Darfour, une région en proie aux conflits. Les sites frontaliers surpeuplés manquent de services essentiels tels que des abris, de la nourriture et un soutien psychologique et social, avec des rapports faisant état d’une augmentation des violences basées sur le genre parmi les nouveaux déplacés. En réponse, le HCR vise à aider près de 1,4 million de personnes en 2024, en répondant aux besoins humanitaires urgents, en protégeant les réfugiés et en renforçant la résilience face à l’aggravation des crises dues aux conflits et au changement climatique.
Alors que les crises mondiales s’intensifient, l’accès à l’eau potable devient de plus en plus essentiel, avec des milliers de familles réfugiées confrontées quotidiennement à des pénuries. Fournir de l’eau propre est reconnu comme l’une des formes les plus impactantes de charité. Le programme Sadaqah Jariyah du HCR se concentre sur la mise en place de solutions d’eau durables pour combler cette lacune. En offrant un accès à de l’eau propre et fiable, le programme redonne espoir aux familles déplacées au Tchad. Les dons que le HCR reçoit peuvent garantir un accès ininterrompu à l’eau pour ces communautés vulnérables, apportant un changement durable dans leur vie.
Grâce aux fonds de Zakat et de Sadaqah, le HCR a pu soutenir 1 002 familles déplacées – environ 5 008 personnes – au Tchad au cours du premier semestre de 2024.
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